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Libération

L'Eglise chilienne accepte le divorce

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Le Chili est le dernier pays d'Amérique latine à le légaliser, après dix ans de discussions.
publié le 9 août 2004 à 1h42

Santiago du Chili, de notre correspondante.

«En novembre, je serai la première à demander le divorce», répète Alicia. Mariée pendant plus de vingt ans et séparée depuis quatre, cette jeune retraitée attend l'application de la loi avec impatience. Le 11 mars, le Congrès chilien a en effet ratifié la nouvelle «loi de mariage civile», qui légalise le divorce. Elle est soutenue par les trois quarts de l'opinion mais il aura fallu dix ans de discussions parlementaires pour arriver à ce texte, près de cent ans après que la première proposition de loi a été présentée. Le Chili est le dernier pays d'Amérique latine à adopter le divorce. Cette loi, freinée par une Eglise catholique très puissante, Alicia, comme tant d'autres, l'attendait depuis longtemps, dans un pays où environ 50 % des familles sont monoparentales.

Mari violent. Cette ancienne nutritionniste de l'armée de l'air, qui vit dans un petit appartement dans un quartier aisé de Santiago, conserve de profondes séquelles de sa vie matrimoniale. Mariée peu après sa sortie de l'université, à 21 ans, Alicia découvre un mari alcoolique, violent et dépressif. Lorsqu'elle décide de mettre fin à cette relation devenue dangereuse pour elle et ses trois enfants, en 1999, dénonçant son mari pour «violence intrafamiliale», Alicia est rejetée par son entourage. «Dans ce pays machiste, être séparée signifie que tu n'as pas su garder ton mari, que tu as des problèmes. Même mes amies m'évitent, me considérant comme un danger pour leur mariag