Pékin, de notre correspondant.
Ailleurs qu'en Chine, Li Dan serait une des principales personnalités de la société civile engagées dans la lutte contre le virus VIH ; dans la province chinoise du Henan, où des dizaines de milliers de paysans ont été contaminés par la vente du sang, il est considéré comme un ennemi du pouvoir, et, depuis hier, placé en détention.
Il a été arrêté «kidnappé», précise Wang Yanhai, un autre militant une première fois hier matin, puis relâché et de nouveau interpellé dans la ville de Shangqiu, dans le nord-est du Henan. Il était toujours en détention hier soir, sans explication des autorités locales, particulièrement répressives.
Li Dan est le fondateur de l'organisation antisida Dongzhen, qui tente, avec de grandes difficultés, de venir en aide aux paysans contaminés du Henan. Ce jeune homme aux fines lunettes a été parmi les premiers en Chine à s'engager, dès 1996, dans la lutte contre l'épidémie de sida, à un moment où elle constituait encore un tabou absolu dans le pays. Sa découverte du scandale du Henan, en 2001, le radicalise et il consacre aujourd'hui toute son énergie à son engagement militant.
Au début de l'année, il avait fondé un centre d'accueil d'orphelins du sida à Shangqiu, fermé quelques semaines plus tard par le gouvernement local (Libération du 10 mars). En juin, il avait tenté d'accueillir les orphelins pour l'été, mais s'était de nouveau heurté à l'hostilité des dirigeants locaux du parti communiste, alors que se déroulait à B