Bagdad, envoyé spécial.
Des colonnes de fumée couvraient à nouveau, hier, le quartier populaire de Sadr City cerné par les blindés américains. Bastion des partisans de l'Armée du Mehdi, la milice de l'imam radical Moqtada al-Sadr, l'immense quartier chiite qui borde la capitale menace de se soulever si les forces de la coalition ne mettent pas immédiatement un terme à leur offensive contre la ville sainte de Najaf. De nombreux accrochages ont opposé les combattants chiites, qui contrôlent les ruelles, aux soldats qui tiennent les avenues. Le gouvernement irakien de transition a décrété un couvre-feu sur la zone nord de Bagdad.
A Najaf, de sérieux affrontements ont repris hier matin, pour la sixième journée consécutive, autour du mausolée de l'imam Ali, point de ralliement des rebelles chiites. Les troupes américaines ont enjoint aux civils d'évacuer la ville sainte et sommé les miliciens de déposer les armes. L'appel, lancé par des haut-parleurs montés sur des véhicules militaires, semble, toutefois, n'avoir eu que peu d'effets. La population est bien trop effrayée pour se risquer à découvert dans les rues. Une patrouille de la police irakienne a d'ailleurs ouvert le feu sur un minibus qui se rendait à l'hôpital et les chars américains mitraillent tout ce qui passe dans leur ligne de mire.
Les plus violents combats se déroulent autour de l'ancienne nécropole de Najaf, qui s'étend sur plusieurs kilomètres au nord de la vieille ville. Les miliciens ont choisi cet espace inhabité