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Libération
Interview

«Quand il y a occupation, il y a résistance»

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publié le 11 août 2004 à 1h43

Bagdad, envoyé spécial.

Rédacteur en chef du quotidien irakien Al-Jareda et secrétaire général du Mouvement nationaliste arabe, parti laïc membre de la plate-forme démocratique, Kaïs Alazawi décrypte les derniers événements en Irak.

Quelles sont les raisons de la reprise des combats, à Najaf et dans la plupart des régions chiites, entre les miliciens de Moqtada al-Sadr et les forces de la coalition ?

Nous assistons, à Najaf, à l'échec du processus de transfert de souveraineté entamé à la fin juin. A l'époque, confrontées à une double insurrection, sunnite à Fallouja et chiite à Najaf, les forces de la coalition semblaient avoir décidé de changer de politique. Elles faisaient appel aux Nations unies pour élargir l'assise du conseil intérimaire de gouvernement dans la perspective d'un scrutin national en janvier 2005. L'ONU, par la voix de Lakhdar Brahimi, son envoyé spécial en Irak, promettait que le nouveau gouvernement de transition serait plus représentatif, qu'il intégrerait des partis et des forces sociales exclues des instances de décision par la coalition. Or, c'est à l'inverse que nous sommes en train d'assister. La conférence nationale, qui devait se tenir le mois dernier, a été repoussée à la demande du secrétaire général Kofi Annan, tellement le processus de désignation de ses délégués a dérogé à tous les principes démocratiques. Et aujourd'hui, les Etats-Unis voudraient imposer par la force leurs solutions institutionnelles à ceux qui les refusent, comme Moqtada al-S