Les hôpitaux du Québec sont en prise depuis plusieurs mois avec une bactérie particulièrement virulente. Début juin, le Journal de l'Association médicale canadienne annonçait la mort de 90 patients des hôpitaux de Montréal et Calgary après une infection à la bactérie Clostridium difficile. Mais, selon une étude à paraître le 31 août dans le même journal, plus d'une centaine d'autres décès suspects à l'hôpital de Sherbrooke pourraient s'ajouter à la liste. Pour le docteur Jacques Pépin, auteur de l'étude, «c'est la pire épidémie nosocomiale» que le Québec ait subie.
Alarme. Clostridium difficile, encore appelée C. difficile, est une bactérie que l'on retrouve fréquemment dans l'intestin des personnes hospitalisées. C'est souvent à la suite d'un traitement aux antibiotiques, lorsque la flore intestinale se trouve déséquilibrée, que C. difficile devient toxique. Elle attaque alors la paroi intestinale et peut causer des diarrhées potentiellement fatales.
«On assiste à une multiplication par deux de l'incidence de cette bactérie», explique le Dr Pépin dans son étude. Si rien n'est fait d'ici à la fin de l'année, plus de 1 000 patients pourraient décéder avec un diagnostique d'infection au C. difficile, alarme cet infectiologue. Les autorités médicales sont cependant incapables de préciser si l'infection est la cause principale des décès ou bien un facteur aggravant. «Les gens qui en meurent étant bien souvent très âgés et très malades, il nous est difficile de savoir si C. diffici