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Le patriotisme en s'amusant, selon Vladimir Poutine

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Menacé de disparition, le camp Orlionok, fierté des pionniers de l'URSS, propose des stages payants pour apprendre aux enfants les vraies valeurs russes.
publié le 12 août 2004 à 1h44

Camp Orlionok, envoyée spéciale.

«Attention, attention. Les frontières de la république de Russie ont été violées. Rassemblement urgent de tous les pelotons sur la place d'armes...» Il est 7 heures au camp Orlionok, le plus réputé des anciens camps de pionniers russes, sur les bords de la mer Noire, et la journée commence par un exercice d'alerte. Cinq «espions» ont été lâchés sur le terrain du camp du Veilleur, spécialisé dans les vacances paramilitaires, et doivent être maintenant attrapés par les gamins ainsi tirés de leurs dortoirs. «Garde à vous ! Premier peloton, inspectez la forêt ! Deuxième peloton, veillez sur le drapeau russe ! Alignement à droite ! Marche !» Alignés par pelotons de 25, garçons et filles de 11 à 15 ans, encore un peu engourdis de sommeil, reçoivent les premiers ordres puis s'égaillent dans les fourrés pour la traque aux espions.

Savoir-faire certain. «Cherchez bien partout ! Derrière le muret, regarde... L'espion peut se cacher partout», houspille l'animateur, jusqu'à ce que les enfants repèrent les cinq intrus, revêtus d'uniforme de camouflage, et se jettent sur eux pour les maîtriser. «Je vais te tuer !» «Salaud !» «Tu vas parler, maintenant !» A dix ou quinze par prisonnier, les enfants sont maintenant au comble de l'excitation. «Vous devez leur extorquer des informations secrètes, continuent d'encourager les animateurs, comment faire pour qu'ils vous disent la vérité ?» «On va les torturer !», crient les garçons, enthousiastes, attrapant le bras