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Libération

Namibie: les Hereros attendent des excuses allemandes

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Le soulèvement de cette tribu donna lieu au premier génocide du XXe siècle, commis par des colons. L'Allemagne participe à la célébration du centenaire.
publié le 14 août 2004 à 1h46

à Berlin

Ce n'est pas encore le geste que les Hereros attendaient. Mais le quotidien de Munich Süddeutsche Zeitung considère qu'il s'agit d'«un pas historique». Pour le centième anniversaire du soulèvement de cette peuplade d'Afrique australe contre les colons allemands, l'Allemagne a, pour la première fois, accepté de participer officiellement aux célébrations, en Namibie. Le 11 août 1904, 7 500 combattants hereros, emmenés par Samuel Maharero, décidèrent de secouer le joug allemand, tuèrent plus de 100 fermiers et prirent même le dessus sur 800 militaires. Défaits par la puissance de feu allemande lors de la bataille de Waterberg, les insurgés furent pourchassés jusqu'à leur écrasement définitif en 1908. Pour venir à bout de la guérilla, l'armée allemande mena une politique de terre brûlée, empoisonnant les puits. Femmes et enfants furent internés dans des camps et forcés de travailler à la construction de voies de chemin de fer. Selon les historiens, 80 000 Hereros furent massacrés ainsi que 20 000 Namas, une autre ethnie qui avait pris part au soulèvement. Aujourd'hui, il reste 120 000 Hereros (7 % de la population) et 25 000 Blancs germanophones en Namibie.

Embarras. Désireuse de reconnaître clairement la «culpabilité coloniale» de l'Allemagne pour les crimes commis envers les Hereros, la ministre de la Coopération, Heidemarie Wieczorek-Zeul, est arrivée mercredi en Namibie où elle doit rester quatre jours. Samedi, elle doit participer à une cérémonie à Okakarara, lieu de