Pas assez de cercueils, ni de tombes. Les obsèques des 159 réfugiés congolais massacrés dans la nuit de vendredi à samedi dans le camp burundais de Gatumba ont dû être reportées à cet après-midi. Hier, les corps se trouvaient toujours à Gatumba, emballés dans des sacs plastique et entreposés sous une tente où régnait une chaleur étouffante. Le camp n'est plus que tentes brûlées, matelas tachés de sang, sol jonché de douilles. Les rescapés ont été placés sous bonne garde à proximité, plus d'une centaine d'entre eux ont été hospitalisés. Des consultations informelles se sont tenues hier au Conseil de sécurité de l'Onu, les pays de la région, en sommet à Pointe-Noire, ayant demandé l'ouverture d'une enquête internationale. Le Burundi a décidé de fermer sa frontière avec la République démocratique du Congo (RDC), estimant que les agresseurs ne pouvaient venir que de ce pays.
Responsabilité. Comme si les leçons de la guerre qui a ensanglanté la région après le génocide au Rwanda en 1994 n'avaient pas été comprises, le camp de Gatumba, géré par le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), ne se trouvait qu'à 4 km de la RDC, à portée donc d'une incursion. «On attendait depuis deux mois le feu vert du gouvernement burundais pour déplacer le camp» dans un endroit plus sûr, s'est défendue la coordinatrice des opérations d'urgence du HCR au Burundi, Christine Neveu.
Les victimes étaient toutes des Banyamulenge, des Congolais tutsis venus de la province du Sud-Kivu, frontalière avec le Burund