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Libération
Interview

«Al-Qaeda, mouvement social, mais pas groupe hiérarchisé»

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publié le 17 août 2004 à 1h47

Washington de notre correspondant

Psychiatre américain d'origine française, Marc Sageman, 51 ans, est spécialiste du terrorisme. Ancien de la CIA, il dirigea des groupes de moudjahidin en Afghanistan pendant les années 80. Il enseigne aujourd'hui à l'université de Pennsylvanie et vient de publier Understanding Terror Networks (Comprendre les réseaux terroristes, ndlr). Il a constitué une base de données de 382 profils de terroristes se réclamant d'Al-Qaeda ou de mouvements islamistes proches, ce qui lui vaut d'être consulté par l'administration.

Washington a dévoilé des informations trouvées sur les disques durs de Mohammed Naeem Noor Khan (1). Qu'a-t-on appris de nouveau sur Al-Qaeda ?

On a pu constater leur façon de communiquer, en passant par un «coupe-circuit», en l'occurrence l'informaticien Khan. Ce n'est pas surprenant, et cela démontre la difficulté qu'ils ont à communiquer vers l'extérieur. Par ailleurs, on a trouvé des comptes rendus de repérages sur des sites aux Etats-Unis, réalisés il y a plus de quatre ans. Certains ont dit : «C'est alarmant, car Al-Qaeda prépare ses attentats très longtemps à l'avance.» Je ne suis pas convaincu. Les derniers attentats d'Al-Qaeda ont été fomentés en cinq ou six semaines. Je trouve plutôt rassurant que l'on n'ait rien trouvé de plus récent.

Avez-vous fait part de vos conclusions optimistes auprès de responsables américains ?

Oui. Certains d'entre eux ­ les analystes ­ sont d'accord avec moi. D'autres non, pour des raisons que je pens