Une cérémonie d'inhumation collective a eu lieu hier sur le site du massacre, vendredi, de quelque 160 réfugiés congolais, un camp de transit de Gatumba au Burundi, en présence de milliers de personnes. Le président burundais, Domitien Ndayizeye, y assistait, ainsi que le vice-président congolais, Azarias Ruberwa, qui a réclamé au monde d'avoir le courage de ne pas laisser se répéter dans la région un nouveau génocide, dix ans après celui du Rwanda.
Si le doute subsiste toujours sur l'identité réelle des agresseurs, leur opération aura eu pour première conséquence de réveiller la méfiance entre les pays de la région des Grands Lacs qui se sont affrontés de1998 à 2003. Dès dimanche, le Burundi décidait de fermer sa frontière avec la République démocratique du Congo (RDC). Bien que le massacre ait été revendiqué par un parti burundais extrémiste hutu, les Forces nationales de libération, des témoins affirment que des Congolais, voire des Rwandais, y ont participé. Les victimes, surtout des femmes et des enfants, appartenaient à l'ethnie tutsie congolaise des Banyamulenges et venaient de la même région, le Sud-Kivu.
Hier, c'est le Rwanda, fort de sa participation à la force de protection de l'Union africaine au Soudan, qui se posait en protecteur des Tutsis et menaçait «d'intervenir (...) pour arrêter le génocide». Le président en exercice de l'Union africaine, le chef de l'Etat nigérian Olusegun Obasanjo, a annoncé que l'ex-OUA allait dépêcher au Burundi et en RDC une commission