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Libération
Interview

«La population de Najaf en a assez de ces bandes armées»

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publié le 18 août 2004 à 1h48

Bagdad envoyé spécial

Ce n'est pas un ministère, mais un véritable bunker. Le bloc de béton, enfoui dans le quartier huppé d'Al-Jadriya, à l'est de la capitale irakienne, qui servait d'abri à Saddam Hussein, protège aujourd'hui l'un des principaux hommes forts du gouvernement intérimaire. En charge de l'Intérieur, Falah al-Naqib, ne réside pas avec le reste de son administration. Il faut franchir un sas et ses deux portes étanches, ainsi que de longs couloirs où l'on croise des officiers américains et de nombreux gardes du corps, pour atteindre son bureau capitonné.

Provocation. Plus que jamais exposé, l'homme est officiellement à l'origine de la décision de déloger Moqtada al-Sadr et ses miliciens de Najaf. «Nous ne nous arrêterons pas. Nous irons jusqu'au bout», prévient son conseil spécial, Sabah Kadhem al-Ali. Retranchés autour du mausolée de l'imam Ali, le lieu le plus sacré du chiisme, le chef radical et ses combattants tiennent tête, depuis le 5 août, aux marines, appuyés par la police et la garde nationale irakienne. «Ils ont ouvert les hostilités en attaquant un de nos commissariats. C'était une provocation délibérée. La population de Najaf nous dit qu'elle en a assez de ces bandes armées qui règnent dans la ville. Rétablir la sécurité est notre priorité.» Pour mettre fin à la crise, Moqtada al-Sadr «n'a qu'à dissoudre sa milice, rendre les armes et quitter les lieux saints».

Etrangement, Sabah Kadhem al-Ali affirme qu'il n'y a «jamais eu de négociations» entre les reb