Bagdad envoyé spécial
La séance a pour thème la «sécurité», au moment où, hier, un soldat américain était tué et plusieurs blessés dans une série d'attaques à Bagadad, et où de violents accrochages ont lieu à Bassora. Au micro, un homme dénonce la corruption des dirigeants. L'intervenant suivant, un défenseur des droits de l'homme, raconte que son bureau de Ramadi a été saccagé par les GI. Une éducatrice demande des moyens pour aider les victimes de la violence. Lorsqu'un ex-général réclame la résurrection de l'armée, une femme déclare aussitôt que le «peuple irakien déteste les forces de sécurité», synonyme «pendant des décennies de répression et de tortures». Le grand débat souhaité par les organisateurs de la Conférence nationale a bien eu lieu. Pendant trois jours, les 1300 délégués, reflet d'une société en miettes, ont abordé la plupart des sujets qui divisent le pays. «La liberté de ton est incroyable. Tous les points de vue se sont exprimés», se félicite Raïd Fahmi, un responsable communiste.
Dans ce jeu irakien toujours en demi-teinte, même les principaux absents de ce premier galop d'essai démocratique ont pu faire entendre leur voix, via des représentants plus ou moins officieux. Pendant que Moqtada al-Sadr combat les troupes américaines à Najaf, le rédacteur en chef de son journal, Hawza, Ali al-Yassari, relaie son message dans une enceinte que l'imam chiite radical affirme pourtant boycotter. Il aura été beaucoup question du leader rebelle pendant ces assises. Lund