Berlin de notre correspondante
Monsieur le maire est catastrophé. «Si les troupes américaines quittent Baumholder, nous serons purement et simplement rayés de la carte», prédit Volkmar Pees, premier citoyen de cette commune de 11 500 habitants où vivent 13 000 Américains de deux bases voisines. Situé en Rhénanie-Palatinat (sud-ouest), Baumholder fait partie des vingt-trois communes allemandes qui pourraient être touchées par le retrait définitif des troupes américaines. Lundi, le président George W. Bush a annoncé que 70 000 GI stationnés en Europe allaient être rapatriés aux Etats-Unis ou redéployés dans d'autres pays. Or l'Allemagne constitue, avec 73 000 soldats, le plus gros contingent américain en Europe. D'ores et déjà, on parle de la suppression de la 1re division blindée et de la 1re division d'infanterie, dont les QG sont situés respectivement à Wiesbaden et à Würzburg.
Harmonie. «Pour les grandes villes, la situation est inquiétante, mais pour nous, elle est dramatique car notre économie dépend du militaire depuis quasiment soixante-dix ans », explique Volkmar Pees. Après la capitulation de 1945, le camp d'entraînement de la Wehrmacht fut occupé par les forces françaises, puis par les Américains. Baumholder ne va pas seulement perdre 13 à 25 millions d'euros de revenus par an. La ville va aussi perdre son identité. «Les Américains nous ont apporté leur gaieté et leur légèreté, soupire Volkmar, la gorge nouée. Ils aimaient faire la fête dans les cafés. Tout cela sera