Najaf envoyé spécial
Ils marchent à travers une ruelle déserte battue par des vents de sable. Des bruits de mortier et de mitraille résonnent. L'homme aux cheveux grisonnants, trois femmes drapées de noir et leurs six enfants fuient les combats qui ont repris entre les rebelles de Moqtada al-Sadr et les marines. Cela fait plus de deux heures que cette famille cherche à sortir de la ville sainte transformée en champ de bataille.
«Bataille décisive». «Nous avons dû raser les murs, passer par les jardins. Ça tire de partout. Ils [les Américains] attaquent avec des blindés et des avions.» Samedi, à la faveur d'une trêve, Allaoui Mari Mahdi et les siens avaient regagné leur maison, près du mausolée de l'imam Ali, le lieu le plus sacré du chiisme. Ce matin, ils ont décidé de se réfugier à nouveau chez des parents à Koufa, la cité voisine. «Selon la rumeur, l'assaut final est imminent.» Le ministre irakien de la Défense, Hazem Chaalane, vient en effet de donner «quelques heures» aux rebelles pour se rendre avant la «bataille décisive». Hier soir, un porte-parole de Moqtada al-Sadr annonçait que ce dernier acceptait les conditions posées par la Conférence nationale pour le désarmement de sa milice et le départ de Najaf. Mais une nouvelle volte-face est encore possible, d'autant que l'imam radical exige en préalable un cessez-le-feu.
D'après Allaoui Mari Mahdi, les chars américains se trouveraient à environ 500 mètres du sanctuaire tenu par les insurgés. Tous les accès de la vieille vil