Jérusalem de notre correspondant
Nul ne s'y trompe : Ariel Sharon s'est vu infliger, mercredi, un «bras d'honneur» par 843 membres du comité central de son parti, le Likoud, contre 612 qui l'ont soutenu. Encore faut-il tenir compte du fait que seuls 40 % des membres de ce comité ont voté. Il n'empêche : la motion lui interdisant de mener des négociations avec le parti travailliste afin d'élargir sa coalition gouvernementale est passée. Piqués au vif, les travaillistes ont «suspendu» ces négociations, non sans laisser la porte ouverte à une «reprise» des pourparlers. De toute façon, le soutien des travaillistes au plan d'évacuation de Gaza reste acquis à Ariel Sharon.
«Bras d'honneur» est bien l'expression qui revient sous la plume de nombre d'analystes. Encore une fois, le Likoud a donné le spectacle d'un parti «attrape-tout», où les militants les plus vociférateurs ne savent rien de son idéologie, de son histoire, de sa tradition, et, souvent, «ne votent même pas pour lui aux législatives ou aux municipales», comme le remarquait, sarcastique, un vétéran du parti.
Que fera le Premier ministre ? Ce qu'il a déjà fait. Passer outre «l'opposition interne irresponsable» qui s'est «dressée dès le début contre mon gouvernement et contre moi-même», a-t-il fustigé, en appelant à «l'unité du parti et du peuple». Contrairement à l'impression qu'a pu laisser percer son entourage au sortir de cette séance éprouvante, Ariel Sharon ne croit pas que ce vote «compromette» son plan d'évacuation.