La France dindon de la farce européenne ? La première session de travail, vendredi à Bruxelles, de la nouvelle Commission, présidée par le Portugais José Manuel Durão Barroso, n'a pas dû être une fête pour le Français Jacques Barrot, dont la «relégation» au poste de commissaire aux Transports est considérée comme une claque pour Paris.
La composition du nouvel exécutif européen, annoncée le 12 août par Barroso, «est un signe évident et inquiétant de marginalisation de la France en Europe», confie à Libération le patron de l'UDF, François Bayrou, en relevant qu'à peu près tous les autres pays «ont obtenu des responsabilités qui correspondent à leur poids et à leurs aspirations». Le Parti socialiste n'est pas en reste : cette répartition des postes marque «le déclin vertigineux, l'effacement de la France dans les instances européennes», a dénoncé François Loncle, vice-président de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale.
Déjà abordé lors des élections européennes de juin, le débat sur la perte d'influence française dans l'Union élargie se trouve ainsi relancé dans l'Hexagone. La presse anglo-saxonne en fait ses choux gras. La Lituanie, en décrochant le Budget, est mieux servie que la France, a fait observer le Financial Times. Difficile de nier cette perte de poids et de prestige : élargissement oblige, la France a d'abord dû renoncer tout comme les quatre autres «grands» Etats à l'un de ses deux commissaires. Mais la chute est d'autant plus dure que,