(avec AFP)
Pas de round d'observation. Khartoum a préféré cogner d'entrée, plutôt que de se retrouver dans les cordes. Dès la reprise, hier à Abuja, des négociations sur le Darfour, le gouvernement soudanais a rejeté tout envoi de troupes africaines de maintien de la paix dans son immense province occidentale en proie à une meurtrière guerre civile.
«Le monde a les yeux tournés vers la région», a pourtant averti Olusegun Obasanjo, président du Nigeria et hôte du sommet, rappelant que le Conseil de sécurité de l'ONU a donné à Khartoum jusqu'à la fin du mois pour restaurer la sécurité, faute de quoi le Soudan s'exposerait à des sanctions. «On ne peut pas attendre indéfiniment, devant la souffrance de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants au Darfour, a-t-il martelé. Nous ne pouvons pas nous permettre d'échouer.» Il préconise l'envoi, par l'Union africaine (UA), de 2 000 soldats pour désarmer les milices progouvernementales arabes Jenjawids et les rebelles. Pour l'instant, les 300 Casques bleus africains sont chargés de protéger les observateurs du cessez-le-feu théoriquement en vigueur depuis avril.
Des représentants de l'UA, de l'ONU, de l'Union européenne, des Etats-Unis et de la Ligue arabe, et un émissaire du président tchadien Idriss Déby sont présents dans la capitale fédérale nigériane pour assister aux discussions entre Khartoum et les rebelles du Mouvement de libération du Soudan (MLS) et du Mouvement pour la justice et l'égalité (MEJ). Le sommet doit durer plusieurs