Dakar de notre correspondante
Une semaine après la commémoration du débarquement de Provence où quelques tirailleurs sénégalais une appellation générique désignant les anciens combattants issus des colonies françaises ont été décorés par la France, le Sénégal a célébré hier la première «journée du tirailleur», qui se veut, selon le président sénégalais Abdoulaye Wade, un «devoir de mémoire et une réparation d'une injustice faite aux tirailleurs sénégalais». En instaurant cette journée, dont l'après-midi est chômée et payée, Wade se fait l'écho des vives critiques des tirailleurs qui se sentent «victimes de l'Etat français».
Une délégation d'anciens combattants français était là, solidaire : «Vous êtes dans la gêne et le désarroi, ce que nous ne voulons pas», a dit leur représentant, en référence aux pensions des Africains, gelées en 1959, puis revalorisées d'au moins 20 % en 2003, mais sans être alignées sur celles de leurs homologues français.
Les cérémonies ont débuté dimanche avec le dépôt d'une gerbe par le président Wade au cimetière de Thiaroye, à 15 kilomètres de Dakar, où plusieurs tirailleurs, qui revendiquaient des arriérés de solde et indemnités, ont été tués le 1er décembre 1944, par des soldats français. Un épisode qualifié de «tragique et choquant» par l'ex-ministre de la Coopération Pierre-André Wiltzer, qui s'exprimait au nom de Jacques Chirac.
Abdoulaye Wade était entouré de ses homologues malien Amadou Toumani Touré, burkinabé Blaise Compaoré, tchadien Idri