São Paulo de notre correspondante
Les SDF sont la nouvelle cible de la violence à São Paulo. Depuis jeudi, plusieurs d'entre eux ont été victimes d'une série d'attaques identiques : des coups à la tête portés à l'arme blanche, pendant leur sommeil. Six sont morts et neuf ont été grièvement blessés.
La police privilégie deux pistes : une vengeance des narcotrafiquants (nombreux dans le centre-ville, où les agressions ont eu lieu) contre des individus qui auraient omis de leur payer leur drogue, et un acte d'intolérance pure comme celui qui a visé, en 2000, des homosexuels. Elle n'exclut pas non plus un règlement de comptes entre SDF, ni un acte commandité par les commerçants de la région.
Barbarie. Si cette dernière hypothèse est évoquée, c'est parce qu'il arrive que des commerçants paient des escadrons de la mort pour les débarrasser de vagabonds, accusés de larcins ou de trafic de drogue. Mais les autorités ont écarté, «pour le moment», toute implication de gendarmes, qui forment généralement ces escadrons. Les attaques rappellent pourtant le massacre dit «de la Candelaria», du nom de la cathédrale près de laquelle huit enfants des rues avaient été abattus par des gendarmes, à Rio, le 23 juillet 1993.
Rebaptisé par la presse la «Candelaria paulista», ce nouvel acte de barbarie est le plus grave qui ait visé des SDF. Et «montre à quel point les pauvres sont sans protection», selon l'Eglise catholique. Gardienne des droits de l'homme au Brésil, l'Eglise exige une enquête rapide,