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Libération

A Kaboul, sept barbouzes à la barre

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Procès de trois Américains et quatre Afghans qui auraient torturé. Washington dément toute implication.
publié le 25 août 2004 à 1h52

Kaboul de notre correspondant

La salle du tribunal de Kaboul est vaste, avec une décoration un peu kitsch, des colonnades en dorure et de larges bancs de bois. 8 h 30 du matin, les prévenus arrivent, Jonathan Idema, dit «Jack», le premier. Contrairement à la semaine précédente, il arbore un collier de barbe, mais a conservé ses lunettes de soleil. Suivent les deux autres prévenus américains, dont Edward Caraballo, muni d'une béquille. Puis les quatre Afghans, tous très jeunes, coiffés du bonnet blanc des Pachtouns. Les sept prévenus sont accusés d'avoir tenu une prison clandestine dans le centre de Kaboul et d'actes de barbarie.

Les faits remontent au 5 juillet, quand la police afghane perquisitionne une maison louée par les trois Américains. Elle découvre alors une dizaine de prisonniers solidement enfermés, des vêtements tachés de sang et des instruments de torture.

Cinq cachots secrets. L'histoire fait immédiatement grand bruit dans la capitale et les services secrets afghans, le NDS, s'emparent de l'affaire, épaulés par des officiers du FBI. Cette histoire surgit quelques semaines à peine après des révélations dans la presse sur des centres de détention secrets de la CIA à Kaboul. Cinq cachots clandestins où seraient détenues une vingtaine de personnes, certaines depuis deux ans, en violation de toutes les conventions internationales. «Ils savaient quotidiennement ce que nous faisions», s'insurge, depuis le début du procès, le 16 août, Jonathan Idema, en parlant des autorit