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Libération

En Irak, Baldoni séquestré, l'Italie sommée de se retirer

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publié le 25 août 2004 à 1h52

Bagdad envoyé spécial

Vivant, mais otage. «Je suis Enzo Baldoni. Je viens d'Italie. J'ai 56 ans.» Dans la cassette vidéo diffusée hier par la chaîne satellitaire Al-Jezira, le journaliste italien disparu depuis cinq jours décline d'une voix calme son identité. Selon un rituel bien établi, ses ravisseurs montrent son passeport, sa carte professionnelle et affichent en arrière-plan le nom de leur organisation en lettres rouges : «l'Armée islamique en Irak». Une appellation nouvelle dans le maquis des groupes armés. Dans un communiqué dactylographié qui accompagnait la cassette, le groupe donne quarante-huit heures au gouvernement italien pour annoncer le départ de ses 3 000 soldats déployés dans la région de Nasiriya, mais ne précise pas quel sort il entend réserver à son prisonnier à l'expiration de ce délai.

Rome a aussitôt exclu un rapatriement de ses troupes. «Nous poursuivrons notre présence militaire et civile prévue dans le cadre établi par la décision des Nations unies pour contribuer au rétablissement de la sécurité et de l'ordre public», indique dans un communiqué la présidence du Conseil italien.

Malgré l'ultimatum, la famille d'Enzo Baldoni et son journal, l'hebdomadaire Diario, ont accueilli la nouvelle avec un relatif soulagement. «Nous sommes heureux de l'avoir vu en bonne santé», a déclaré son épouse, Giusy Bonsignore. Ils étaient sans nouvelles du reporter depuis son départ, jeudi, pour Najaf avec un convoi de la Croix-Rouge. Son traducteur palestinien avait été