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Libération

A Tripoli, Berlusconi croit enrayer l'immigration

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Reçu par Kadhafi, il insiste pour ouvrir des «centres d'accueil» en Libye.
publié le 26 août 2004 à 1h53

Rome de notre correspondant

Les débarquements d'immigrés clandestins se multiplient à Lampedusa, l'île au sud de la Sicile qui fait figure de porte méridionale de l'Europe, aussi Silvio Berlusconi a-t-il interrompu hier ses vacances en Sardaigne pour se rendre à Tripoli. Ce bref voyage de l'autre côté de la Méditerranée a permis au chef du gouvernement italien de s'entretenir une nouvelle fois avec le leader libyen Mouammar Kadhafi de la lutte de l'immigration clandestine. Depuis le 1er juillet, plus de 1 500 clandestins sont en effet parvenus à rejoindre les côtes de Lampedusa. Vingt-huit immigrés n'ont pas eu cette chance, et ont péri le 8 août dernier dans le canal de Sicile. Dans la nuit de lundi à mardi, les garde-côtes ont encore arraisonné au large de l'île une barque d'à peine vingt mètres de long où s'entassaient un nombre record de 275 personnes. Selon les premiers éléments de l'enquête, ils seraient partis de Libye, qui depuis quelques années constitue une plaque tournante de l'immigration clandestine.

«Pétrole et clandestins». En octobre dernier, le ministre libyen des Affaires étrangères, Abdelrahmane Chalgham, avait lui-même parlé d'«invasion» et avancé le chiffre de deux millions de personnes présentes sur son territoire en provenance d'Afrique subsaharienne. Au nom de la politique «panafricaine» prônée par le colonel Kadhafi, la Libye n'exige en effet pas de visas pour les citoyens des pays africains. Mais Tripoli sait aussi tirer parti de l'immigration dans le