Los Angeles de notre correspondante
En jugeant par contumace au civil Alvaro Saravia, la cour fédérale de Fresno, en pleine Californie agricole, revoit depuis mardi, en flash-back, la guerre civile au Salvador et l'assassinat, il y a vingt-quatre ans, d'Oscar Romero, archevêque de San Salvador. Ancien membre des milices d'extrême droite salvadorienne, Alvaro Saravia fut le commanditaire direct de ce crime, l'homme qui a recruté le tireur d'élite.
Détonateur. Le 24 mars 1980, la mort d'Oscar Romero, homme de dialogue et symbole de la résistance populaire à la répression, avait secoué l'Amérique latine, déclenché une vague de protestations internationales et plongé le pays dans une guerre civile qui allait faire quelque 75 000 morts.
Alvaro Saravia, au bout d'un long périple, avait fini par trouver refuge chez une Salvadorienne de Modesto, petite ville de la campagne californienne, et s'était fait une nouvelle vie de vendeur de voitures d'occasion. A l'annonce du procès, il y a un an, il a pris la fuite.
Personne, dans la région, ne connaissait le passé de Saravia. L'homme était au service du fameux major Roberto D'Aubuisson, chef des escadrons de la mort, responsable des tortures et des assassinats de militants de gauche à la fin des années 70.
Pourtant deux enquêtes des Nations unies et de la Commission interaméricaine des droits de l'homme avaient, dès 1990, expliqué le rôle de Saravia dans l'assassinat de l'archevêque. Saravia avait alors été arrêté à Miami et détenu en attenda