L'automne s'annonce chaud au Liban. Le président Emile Lahoud s'est déclaré hier candidat à un nouveau mandat de six ans. L'annonce a suscité une levée de boucliers dans l'opposition chrétienne antisyrienne. La Constitution libanaise interdit en effet à un Président de se représenter au terme de son mandat. Une reconduction d'Emile Lahoud nécessiterait donc un amendement de la Constitution par une majorité de députés. Il y a déjà eu un précédent : Elias Hraoui, le prédécesseur de Lahoud, avait été reconduit en 1995 pour un demi-mandat.
Servile. Le Président forcément maronite étant désigné par les députés et non au suffrage universel direct, les jeux seront faits lorsque le Parlement se réunira en novembre. Les députés se contenteront en fait d'entériner le choix de Damas. Jusqu'à présent, la Syrie, qui exerce un véritable protectorat sur le Liban et y entretient 20 000 soldats, avait laissé toutes les options ouvertes. La déclaration d'intention d'Emile Lahoud ne peut qu'avoir reçu le feu vert de Damas et pourrait donc signifier que le président syrien Bachar al-Assad a fait son choix. Emile Lahoud s'est montré un allié fidèle, voire servile, allant ainsi jusqu'à boycotter l'enterrement du roi Hussein de Jordanie en 1999, pensant faire plaisir à son homologue syrien... qui l'a pris à contre-pied en s'y rendant au dernier moment. Son alignement inconditionnel sur les positions syriennes a irrité plus d'une fois la diplomatie américaine, ouvertement hostile à un deuxième m