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Gyurcsany, la relève socialiste en Hongrie

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Ce riche homme d'affaires a été choisi pour être le prochain Premier ministre.
publié le 28 août 2004 à 1h55

Budapest correspondance

Péter Medgyessy, Premier ministre hongrois démissionnaire, doit se mordre les doigts d'avoir laissé entrer le loup dans la bergerie. Car son successeur n'est autre que l'un de ses plus proches conseillers, qu'il avait appelé à son côté en prenant les rênes d'une coalition de gauche en 2002 et qu'il avait ensuite nommé ministre des Sports. Ferenc Gyurcsany, choisi mercredi soir comme futur Premier ministre par les socialistes réunis en congrès extraordinaire, a eu une ascension fulgurante. Ce dynamique homme d'affaires de 43 ans, l'un des plus riches de Hongrie avec une fortune estimée à 14 millions d'euros, a été élu par une écrasante majorité des délégués (453 votes contre 166). Sa nomination devrait être entérinée début septembre par le Parlement, où la coalition socialo-libérale a la majorité.

Issu d'un milieu ouvrier, il a été leader des Jeunesses communistes avant de faire fortune, au début des années 90, en rachetant des entreprises publiques et des propriétés du PC. Il vit sur la colline des Roses à Budapest, quartier privilégié de l'ex-nomenklatura, et ambitionne de rénover la gauche hongroise sur le modèle du New Labour de Tony Blair. Sûr de lui et bon communicateur, ce manager d'allure sportive, marié trois fois et père de quatre enfants, est le jeune loup que la gauche cherchait pour affronter Viktor Orban, patron incontesté de la droite, aux législatives de 2006. En perte de vitesse, le PS est crédité de 20 % des intentions de vote contre 37