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Libération

L'espoir retrouvé des victimes de Pinochet

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Des procès pourraient avoir lieu au Chili et aussi en France.
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publié le 28 août 2004 à 1h55

La décision de la Cour suprême chilienne, jeudi, de lever l'immunité d'Augusto Pinochet, 88 ans, a fait renaître l'espoir chez les familles des victimes que l'ex-chef d'Etat chilien soit enfin jugé pour les crimes commis durant sa dictature dans le cadre de l'opération Condor. La cour n'a pas suivi les avocats de Pinochet qui soutenaient que ce plan de plusieurs dictateurs sud-américains pour en finir avec leurs dissidents était comparable à la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme. Selon les organisations de défense des droits de l'homme, plus de 3 000 opposants ont été tués ou ont disparu sous le régime de Pinochet, de 1973 à 1990. En 2001, la Cour suprême avait une première fois privé Pinochet de son immunité, mais ses avocats avaient invoqué une prétendue démence pour éviter le tribunal.

L'organisation Human Rights Watch et l'Association latino-américaine des droits de l'homme, ainsi que la Fédération internationale des droits de l'homme et Amnesty International ont salué cette décision. Elle témoigne, selon le porte-parole du Quai d'Orsay, Hervé Ladsous, «du bon fonctionnement des institutions démocratiques du Chili». Il a évoqué, vendredi, le deuil «des familles françaises dont des proches, des membres, avaient été victimes, à l'époque, de ces graves violations». Augusto Pinochet est mis en examen à Paris, avec une vingtaine d'autres personnes, pour «séquestrations suivies ou accompagnées de tortures». Selon les parties civiles, l'enquête a établ