Alors que l'ultimatum posé au Soudan par l'ONU expire lundi, Khartoum souffle le chaud et le froid. Un jour, le gouvernement soudanais fait un geste de bonne volonté ; le lendemain, il claironne qu'il ne se pliera jamais à l'ultimatum du Conseil de sécurité. Mercredi, la délégation soudanaise à Abuja, au Nigeria, ouvrait la porte à l'arrivée de «Casques bleus» de l'Union africaine au Darfour, mais, le lendemain, le chef de la délégation expliquait n'avoir «absolument pas» l'intention de respecter l'ultimatum, qui prévoit des sanctions contre Khartoum. Tout dépendra en fait du rapport que doit remettre lundi soir Jan Pronk, le représentant de l'ONU à Khartoum, au Conseil de sécurité. Or ce dernier a fait des déclarations inquiétantes : «A Khartoum, nous entendons beaucoup de bonnes paroles, mais la situation au Darfour n'a pas beaucoup évolué.»
Pour échapper à d'éventuelles sanctions, Khartoum doit remplir quatre conditions. Les Jenjawids (les milices arabes progouvernementales responsables de l'exode de 1,4 million de civils d'origine africaine du Darfour) doivent être désarmés et cantonnés, les coupables de crimes au Darfour doivent être présentés à l'ONU. Or Pronk a démenti qu'une liste de 30 Jenjawids convaincus de crimes et viols au Darfour lui ait été remise la semaine dernière. En deuxième lieu, les forces armées régulières (sauf la police) doivent être éloignées des camps de déplacés. Le Soudan affirme avoir 40 000 soldats de l'armée régulière au Darfour et avoir déplo