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Libération

Poutine orchestre une élection présidentielle en Tchétchénie

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publié le 28 août 2004 à 1h55

Moscou, de notre correspondante.

«Alou Alkhanov. Le pouvoir de la loi. La défense du peuple. La paix et la prospérité» : dans les rues défoncées de Tchétchénie, des banderoles en faveur du candidat de Moscou sont apparues, comme si une vraie élection présidentielle allait avoir lieu ce dimanche dans cette république dévastée par la guerre. «Quand j'ai vu des ouvriers monter sur les poteaux, j'ai d'abord cru qu'ils allaient enfin réparer l'électricité ou réinstaller les lignes de trolley, raconte une habitante. Mais c'était juste pour accrocher ces affiches, pour faire comme s'il y avait une campagne électorale en cours. C'est très révélateur du jeu de faux-semblant que Moscou joue avec nous, au lieu d'arranger vraiment les choses.»

Fraude. Cette parodie d'élection doit désigner un successeur à Akhmad Kadyrov, le Président mis en place par Moscou en 2000 et tué dans un attentat, le 9 mai à Grozny. «Tout est prêt», assurait vendredi la commission électorale chargée d'organiser la mise en scène : 430 bureaux de vote sont prévus dans toute la Tchétchénie, pour quelque 587 000 électeurs inscrits. Comme lors de l'élection de Kadyrov en 2003, les listes pourront toutefois être complétées jusqu'au jour même du vote, pour permettre aux réfugiés non inscrits de voter, ce qui devrait faciliter le bourrage des urnes. 25 000 soldats russes stationnés de façon permanente en Tchétchénie ont aussi été invités à voter.

Le candidat que le Kremlin a cette fois décidé de faire élire est Alou Alkha