«Aujourd'hui, on peut dire avec certitude que les deux avions se sont écrasés à la suite d'attentats terroristes», a annoncé hier le général Andreï Fetissov, du FSB. Il aura ainsi fallu près d'une semaine aux services secrets russes pour reconnaître que la catastrophe aérienne du 24 août, qui a fait 90 morts, était un double attentat terroriste. L'annonce a été faite au lendemain même de la présidentielle tchétchène, qui a vu sans surprise la victoire du candidat du Kremlin, Alou Alkhanov (73,48 % des voix), comme si l'on avait voulu ne pas ternir cette journée censée symboliser la «normalisation» en cours dans la petite république indépendantiste.
Deux avions de ligne avaient disparu des écrans radars dans la soirée de mardi dernier et s'étaient écrasés l'un près de Toula et l'autre près de Rostov-sur-le-Don, faisant 44 et 46 morts. Malgré une série d'indices troublants, en particulier la simultanéité des accidents et le fait que les appareils aient explosé en plein vol, le FSB s'était évertué à écarter la thèse de l'attentat. Mais, au fil de l'enquête, il avait fallu se rendre à l'évidence et confirmer ce que toute la presse russe supputait.
Selon le FSB, les deux avions ont été détruits par des bombes placées à bord, mais il n'y a pas eu de détournement. Des traces d'hexogène, un explosif utilisé dans d'autres attentats imputés à des Tchétchènes, ont été trouvées sur les épaves. D'après le ministre des Transports, qui dirige la commission d'enquête, les équipages n'avaient