Menu
Libération

Massouda, l'Afghane qui ose

Article réservé aux abonnés
Le 9 octobre, cette pédiatre sera la seule femme à briguer la présidence.
publié le 31 août 2004 à 1h56

Kaboul envoyée spéciale

Le quartier chic de Microrayon à Kaboul est un alignement de barres d'immeubles en béton, legs architectural de l'époque soviétique. C'est dans l'un de ces blocs que vit le Dr Massouda Jalal avec son époux et ses trois enfants. Depuis quelques mois, la candidate passe ses journées à recevoir chez elle des visiteurs et quantité de journalistes du monde entier, curieux de voir cette Afghane audacieuse, seule femme prétendante au poste de président de la République dans ce pays d'hommes. L'élection présidentielle, le premier scrutin au suffrage universel qui ait jamais eu lieu en Afghanistan, doit se tenir le 9 octobre, avec dix-huit candidats en lice.

La quarantaine, silhouette massive engoncée dans un tailleur beige, elle arbore un foulard rose sur la tête. Issue d'une famille aisée de Kaboul, Jalal clame fièrement qu'elle est toujours restée en Afghanistan pendant les vingt-trois ans qu'ont duré la guerre. Fille d'un ingénieur du textile et d'une femme au foyer, cette élève brillante est admise en médecine à l'université de Kaboul, du temps de l'occupation soviétique. Pédiatre, elle enseigne également à la faculté et épouse un de ses collègues professeurs.

«Profil bas». Sous le règne des talibans (1996-2001), Massouda continue de travailler comme consultante sur les questions de santé pour le Programme alimentaire mondial (PAM), tout en faisant «profil bas». Après la chute du régime fondamentaliste, elle décide d'entrer en politique : «Je suis médecin, j