Menu
Libération

A La Haye, Milosevic prend la parole et ses juges somnolent

Article réservé aux abonnés
L'ex-président yougoslave a commencé sa défense par un long cours d'histoire.
publié le 1er septembre 2004 à 1h58

La Haye, envoyé spécial.

Sa cravate aux couleurs du drapeau de l'ex-Yougoslavie est celle des grands jours. Slobodan Milosevic la portait déjà en février 2002, lors de l'ouverture de son procès devant le Tribunal pénal international (TPI). Hier, l'ex-président yougoslave, qui est son propre avocat, a entamé sa défense avec une vaste fresque historique, dénonçant les «mensonges éhontés» proférés contre lui et blâmant l'Occident pour les guerres dans l'ex-Yougoslavie. «Ce tribunal représente une justice privée reconnue seulement par elle-même, comme au Moyen Age. Il ne s'agit pas d'une cour des Nations unies mais de l'Otan», martèle l'ex-homme fort de Belgrade dans sa déclaration liminaire. Il aura 150 jours d'audience pour présenter sa défense où il compte convoquer 1 600 témoins, dont Bill Clinton, Tony Blair ou Alain Juppé.

Requinqué par un mois de pause estivale, Milosevic refuse d'entrer dans le détail des accusations, ignorant ostensiblement les nombreux éléments de preuve apportés en deux ans et demi de procès par les 298 témoins du procureur.

«Théorie idiote». Cette cour est la dernière tribune d'un autocrate ex-communiste qui, pour conquérir le pouvoir, attisa le nationalisme serbe, entraînant trois guerres qui firent quelque 250 000 morts. Il tente maintenant de justifier son rôle dans l'Histoire, dénonçant «le complot» pour la destruction de la Yougoslavie, qui «ne devait pas survivre à la dislocation du pacte de Varsovie, car elle montrait aux pays de l'Est qu'un modè