New York, envoyés spéciaux.
Coiffé d'une casquette rouge, entouré d'une douzaine de gardes, Michael Moore a réussi à entrer dans la convention républicaine, affichant sa bonne trogne de gars ravi. Il s'assoit sur les gradins de la presse, sort son bloc-notes : «C'est l'élection la plus importante de ma vie, je veux en être un témoin. Et je dois écrire ces articles pour USA Today.» Le quotidien lui a demandé de rédiger une chronique quotidienne. «J'ai eu mes accréditations et je suis là, malgré de tout petits accrochages, mais rien de grave. Donc, jusqu'ici, tout va bien.» Après quelques minutes de cohue journalistique («Partez de là, on ne peut pas bosser !» éructe Dave, d'Associated Press, assis juste devant le réalisateur), les services de sécurité décident de sécuriser le périmètre Moore.
Heureusement qu'il est là pour faire sourire, car, jusqu'à son apparition, il faut dire que la convention républicaine baignait dans une drôle d'ambiance, lundi soir, pour sa première journée. Des envolées très patriotiques, des images militaires, des discours souvent agressifs et marqués de colère. Dans la salle, les délégués du Texas arborent bien leurs chapeaux de cow-boys, mais sur la scène le ton est celui très sérieux d'une Amérique en guerre, toute recroquevillée autour de son Président commander in chief. Très vite, les républicains attaquent John Kerry, le candidat démocrate, dans une entreprise de démolition politique systématique. «Ses prises de position totalement incohérentes