En pleine crise des otages, Paris n'avait pas besoin de cela. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir ce soir à la demande de la France et des Etats-Unis afin d'exhorter la Syrie à respecter la souveraineté du Liban et à ne pas s'ingérer dans l'élection présidentielle libanaise. Pour la première fois depuis longtemps, Paris et Washington sont sur la même longueur d'ondes au sujet d'un dossier proche-oriental : Damas est allé trop loin en imposant une reconduction pour trois ans du mandat de son plus fidèle allié au Liban, le président Emile Lahoud, violant la Constitution libanaise qui interdit tout renouvellement d'un président. Mais cette identité de vue inédite entre la France et les Etats-Unis intervient à un moment délicat et pourrait compliquer les efforts en vue de la libération de Christian Chesnot, Georges Malbrunot et de leur chauffeur-traducteur syrien, Mohamed al-Joundi (lire page 2). En cas de condamnation dure aux Nations unies, Damas pourrait user de son influence dans la région pour contrer une diplomatie française fragilisée. Le projet de résolution circulant à l'ONU demande le retrait des 20 000 soldats syriens du Liban, la fin de l'interventionnisme syrien dans le scrutin libanais et le démantèlement des milices présentes au Liban.
C'est là que réapparaissent des divergences entre Paris et Washington. Autant les Américains sont pressés et veulent mettre une pression maximale sur la Syrie avant la réunion, vendredi, du Parlement libanais, autant les F