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A La Haye, Milosevic fait monter sa tension

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Devant le TPI, il continue à faire de l'obstruction en jouant sur son état de santé.
publié le 2 septembre 2004 à 1h58

La Haye, envoyé spécial.

Avec ses problèmes de santé-réels ou manipulés-Slobodan Milosevic qui assure lui même sa défense tient en otage depuis des mois son procès devant le Tribunal Pénal International de La Haye. Le fait de lui imposer un avocat est devenu un enjeu crucial. La Cour semble décidée à agir alors que vont commencer les comparutions des 1 100 témoins cités par la défense. Une gageure car l'ex-homme fort de Belgrade ne disposera que de 150 jours d'audience. Commencé le 12 février 2002, ce procès historique, le premier devant la justice pénale internationale d'un ancien chef d'Etat accusé de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide pour la guerre en Bosnie devrait finir en octobre 2005.

«L'accusé n'a pas intérêt à ce que cette affaire s'achève et il ne veut pas de solution qui permette de la mener à son terme», a martelé hier Geoffrey Nice le substitut du procureur affirmant haut et fort que Milosevic refuse de suivre les traitements. Ne prend pas ses médicaments et fait ainsi délibérément monter sa tension artérielle «pour faire de l'obstruction». «On comprend ainsi les multiples interruptions du procès», écrit son cardiologue hollandais Paul Van Dijkman après avoir examiné ses dernières analyses de sang. «Tout indique qu'il ne suit pas les traitements prescrits», renchérit un rapport du professeur belge Tavernier. Dans son sang, on a même découvert des traces de tranquillisants non prescrits, et donc introduits illégalement dans la prison de S