Le fol espoir des étudiants de la minorité religieuse bahaïe en Iran a été terriblement déçu fin août. Début 2004, des diplomates onusiens avaient arraché à l'Iran l'engagement que les 350 000 bahaïs du pays, fréquemment persécutés, seraient mieux traités. Exclus de facto de l'enseignement supérieur depuis 1980, ceux-ci pourraient à nouveau s'inscrire à l'université. Téhéran s'était ainsi engagé à biffer la case «religion» des formulaires d'inscription des étudiants. Cette particularité permettait jusqu'alors aux autorités iraniennes d'écarter tout candidat bahaï. Une discrimination qui n'affecte pas les autres minorités juive, chrétienne, zoroastrienne, etc. reconnues par la Constitution. Au début du printemps donc, les bahaïs eurent l'heureuse surprise de constater que la mention «religion» avait effectivement disparu des bulletins d'inscription. «Du coup, explique Brenda Abrar, la porte-parole du mouvement bahaï en France, les étudiants de notre communauté se sont tous inscrits.» Un millier d'enthousiastes passèrent les examens avec succès. Mais fin août ils ont reçu des bulletins de notes avec la mention «musulmans». Les autorités leur ont expliqué que l'entrée à l'université équivaut à une déclaration d'adhésion à l'islam. L'association des bahaïs de France a condamné hier ces pressions poussant ces étudiants à abjurer leur foi. La foi bahaïe reste stigmatisée en raison de sa révélation tardive (1863), contrariant ainsi l'islam, pour qui Mahomet est le dernier proph
Les étudiants bahaïs menacés par Téhéran
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publié le 2 septembre 2004 à 1h58
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