La Corée du Sud a reconnu, fin août devant l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), que des scientifiques sud-coréens d'un laboratoire gouvernemental avaient utilisé la technique du laser en janvier et février 2000 pour enrichir une petite quantité d'uranium (0,2 gramme) à un niveau proche de la qualité requise pour fabriquer une bombe atomique. Selon des experts, Séoul a «avoué» après que des inspecteurs de l'AIEA ont questionné des scientifiques du site de Taejon, où l'organisation s'était vue interdire l'entrée d'un laboratoire. L'AIEA s'apprêtait à effectuer des prélèvements environnementaux qui auraient sans doute livré ce secret gardé pendant quatre ans. Séoul a préféré prendre les devants. Cette affaire, qui pourrait constituer une violation du traité de non-prolifération (TNP), a été révélée jeudi par l'AIEA.
Un communiqué sud-coréen a affirmé vendredi que l'expérience d'enrichissement conduite sous la présidence de Kim Dae-jung a été menée à l'insu du gouvernement. Séoul assure n'en avoir pris connaissance qu'au cours des derniers mois, et avoir ouvert une enquête sur les scientifiques responsables. Les installations et l'uranium produits ont été «immédiatement» détruits après l'expérience, selon un porte-parole sud-coréen, qui a refusé de donner la date exacte de ce démantèlement. Un responsable a ajouté que, selon lui, l'expérience ne viole pas le TNP, puisqu'elle était destinée à des «applications civiles». Des experts cités par la presse américai