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Libération

La CPI joue son avenir avec le budget 2005

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Les Etats-Unis s'opposent durement à la Cour pénale internationale basée à La Haye.
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publié le 6 septembre 2004 à 2h00

C'est un moment de vérité pour la nouvelle Cour pénale internationale (CPI), première juridiction permanente chargée de juger les crimes les plus graves ­ crimes de guerre, crimes contre l'humanité, génocide ­ commis depuis son entrée en fonctions en juillet 2002. Elle se concentre sur les plus hauts responsables de ces crimes, s'ils n'ont pas été poursuivis dans leur pays. Les 94 Etats ayant ratifié le traité instituant la CPI examineront à partir d'aujourd'hui à La Haye son budget 2005, alors que Washington continue de s'opposer durement à cette Cour créée sous l'égide des Nations unies, craignant qu'elle puisse être manipulée.

«Le budget pour 2005 sera crucial car la CPI entre dans une phase opérationnelle avec le lancement de deux enquêtes, en Ouganda et en république démocratique du Congo (RDC)», a déclaré un des représentants de l'Assemblée de ces Etats, Medard Rwelamira. Des équipes de la CPI se sont déjà rendues dans ces pays et les enquêteurs de la Cour vont accélérer leurs travaux dans les mois qui viennent afin d'interroger les témoins et survivants et de collecter des éléments de preuves. Un budget de 70 millions d'euros est proposé pour 2005. A titre de comparaison, le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie a un budget annuel d'environ 130 millions de dollars (107 millions d'euros).

L'attribution de ces fonds sera un sujet de discussion épineux à La Haye. La Coalition pour la CPI, une organisation qui regroupe environ 2 000 ONG défendant les droi