Berlin de notre correspondante
La débâcle du SPD en Sarre était si prévisible, qu'elle n'a étonné personne. La surprise vient plutôt de la montée en puissance du parti néonazi NPD. Depuis des semaines, les instituts de sondages prédisaient une percée des partis d'extrême droite en Allemagne de l'Est, où deux Länder (la Saxe et le Brandebourg) sont appelés à voter le 19. Mais pas à l'Ouest.
Dimanche, le NPD a obtenu 4 % aux élections du Landtag (Parlement régional) de Sarrebruck. A un point près, il entrait au Parlement. «Le NPD a bénéficié du taux de participation très faible (46 %), estime Richard Hilmer, directeur de l'institut Infratest Dimap. Et des effets dévastateurs du débat sur Hartz IV [plan de réduction des allocations chômages, ndlr]». Nombre de chômeurs et 11 % des jeunes électeurs auraient cédé au discours radical.
Peter Müller, le ministre-président chrétien-démocrate, réélu, a tout de suite désigné le coupable : le «populiste» Lafontaine. Opposé au programme de coupes sociales, Oskar Lafontaine (ex-leader du SPD) pourfend la politique sociale de Schröder depuis un an. Il y a une semaine, il a même apporté son soutien aux manifestants de Leipzig, qui se rassemblent chaque lundi contre le plan Hartz IV. Des personnalités du SPD l'ont sommé hier de cesser son entreprise d'agitation.
Car si la situation est inquiétante en Sarre, elle est plus alarmante à l'Est, où la crise de confiance vis-à-vis des grands partis est plus aiguë.
En Saxe, les sondages créditent le NPD d