Bagdad envoyé spécial
Jamais des ravisseurs n'avaient osé un enlèvement aussi spectaculaire. Se jouant des patrouilles de l'armée américaine, un commando d'une vingtaine d'hommes lourdement armés et revêtus d'uniformes de la garde nationale irakienne a fait irruption, hier après-midi, dans un immeuble abritant plusieurs organisations humanitaires, en plein centre de Bagdad. Une attaque soigneusement planifiée. Le groupe d'assaillants masqués, équipés de pistolets à silencieux, a rapidement maîtrisé deux volontaires italiennes, les coordinatrices de l'association Un pont pour Bagdad, Simona Torretta et Simona Pari, ainsi que deux employés irakiens, dont une femme de l'association Intersource. Pendant ce raid, une seconde équipe contrôlait les accès du bâtiment, fermant la rue à la circulation. L'ensemble de l'opération n'a pas pris plus de quelques minutes. Les kidnappeurs ont pris la fuite sans tirer un seul coup de feu, avec leurs quatre otages, à bord de trois véhicules.
Pacifiste. Le statut de travailleur humanitaire ne constitue plus une garantie suffisante de sécurité en Irak aujourd'hui. Organisation non gouvernementale, Intersource gérait notamment des programmes de développement culturel et de purification d'eau potable. Un pont pour Bagdad est une association pacifiste implantée dans le pays depuis la fin de la première guerre du Golfe, en 1991, pour venir en aide aux populations irakiennes les plus durement touchées par l'embargo économique imposé par les Nations uni