Kandahar envoyé spécial
«Ici, les enregistrements se sont faits sous escorte. Nous avons dû redoubler de vigilance», explique Mohel Qahir Wasifi, responsable de l'enregistrement des électeurs à Kandahar, la grande province pachtoune du sud de l'Afghanistan. Un mois avant l'élection présidentielle du 9 octobre, dans ses bureaux fortifiés, protégés par de nombreux soldats, il raconte également comment, deux jours plus tôt, une voiture piégée a explosé juste devant son bâtiment, tuant une personne. «Le même jour, quatre de nos véhicules étaient attaqués à quelques kilomètres de la ville. Nos employés effectuaient des repérages pour choisir les centres de vote.»
Tension. La campagne électorale a officiellement débuté hier dans un climat de forte tension. Les dix-huit candidats à la présidentielle vont désormais parcourir le pays pour asseoir leur électorat. L'ancienne capitale des talibans, Kandahar, les attend, mais sans effervescence. «Nous allons tous voter Hamid Karzaï [l'actuel président], c'est un Pachtoun comme nous», affirme un commerçant dans le grand bazar de la ville. Pas d'affiche électorale ni de long discours dans les médias : la campagne risque de se résumer à des rencontres avec des chefs de village et des commandants locaux. «Ce sont eux, les puissants, qui feront les élections. Les candidats vont devoir les convaincre ou les acheter. Mais il s'agit aussi d'une attitude liée à la violence : comment organiser un meeting politique dans un tel pays ?» s'inquiète un d