Djakarta, envoyé spécial.

Le petit immeuble de brique blanche, qui sert d'ambassade australienne à Djakarta, a étrangement bien résisté à la puissante bombe qui a explosé juste devant la grille d'entrée. Seule l'imposante grille de métal a été enfoncée et une partie des vitres cassées. Mais l'énorme déflagration qui a ébranlé hier en fin de matinée le quartier de Kuningan, centre des affaires et des ambassades dans la partie sud de Djakarta, s'est avérée meurtrière pour les gardes en faction et les employés de bureau qui passaient sur le trottoir : selon un bilan encore provisoire, neuf personnes, toutes indonésiennes, ont été tuées et plus de 182 blessées. Les immeubles du voisinage sont dévastés. Carcasses de moto et voitures au toit défoncé jonchent la route, autour d'un large cratère à l'endroit où la bombe a explosé. «Tout le monde a paniqué. Les gens fuyaient les immeubles pour gagner la rue. Il y avait du sang partout», dit Leonardo, un jeune employé qui traversait la rue au moment de l'explosion. Pour la police, c'est un attentat à la voiture piégée, probablement exécuté par un candidat au suicide : un morceau de torse humain a été retrouvé dans l'immeuble Plaza 89, en face de l'ambassade.

Présidentielle. A dix jours d'un scrutin historique qui doit voir pour la première fois un Président élu au suffrage direct diriger l'archipel, ce nouvel attentat témoigne de ce que le terrorisme reste une menace sérieuse dans l'archipel. Il s'agit du troisième attentat important en