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Libération

Nucléaire : l'Iran joue la division Europe - Etats-Unis

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«Libération» s'est procuré le prochain rapport, accusateur, de l'AIEA.
publié le 10 septembre 2004 à 2h04

La prochaine réunion de l'AIEA (Agence internationale pour l'énergie atomique), lundi à Vienne, ne risque pas de déboucher sur une sévère condamnation de l'Iran ­ premier pas avant une saisine du Conseil de sécurité. Certes, le dernier rapport qui sera exposé lundi aux 35 gouverneurs du bureau de l'AIEA et dont Libération a obtenu copie, contient des indices suspects. On y relève que Téhéran s'est procuré des équipements duals (militaires et civils) «pouvant être utilisés à des applications nucléaires non-pacifiques». «Berlin, Londres et peut-être Paris, estime une source diplomatique occidentale proche du dossier, savent désormais que l'Iran fait une bombe atomique mais ils ne veulent pas l'admettre. Pour des raisons économiques, à cause de la peur de l'engrenage ou de la situation en Irak. Ou pour ne pas admettre qu'ils se sont trompés.»

Les Iraniens n'auront pas obtenu un tel résultat sans difficultés. Depuis le 23 juin, les Occidentaux constatent une véritable «politique de résistance» de l'Iran s'agissant de son programme nucléaire. Furieux du soutien de l'Europe à une résolution très critique de l'AIEA, Téhéran avait alors brusquement rompu un accord péniblement obtenu en octobre 2003 par Paris, Londres et Berlin, décidant de reprendre la fabrication et l'expérimentation de centrifugeuses (nécessaires à l'enrichissement de l'uranium). La décision tombait à pic pour Washington qui, convaincu que le régime islamique développe secrètement l'arme atomique sous couvert d'éne