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Libération

Attentats de Madrid: enquête accomplie

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Des doutes subsistent sur le cerveau de l'opération et son financement.
publié le 11 septembre 2004 à 2h06

Madrid de notre correspondant

Six mois, jour pour jour, après le carnage de Madrid (191 morts, 1 900 blessés), les enquêteurs estiment avoir élucidé les tenants et aboutissants du plus grand attentat terroriste jamais survenu en Espagne. Aux yeux du juge Del Olmo, chargé de l'affaire, il subsiste peu de «zones d'ombre» sur le massacre du 11 mars, perpétré par des islamistes aux abords de la gare d'Atocha. Ces doutes concernent le cerveau de l'attentat, les éventuelles connexions internationales des terroristes et leur mode de financement.

Pour le reste, tout serait éclairci, en bonne partie grâce à la découverte le 12 mars d'une bombe n'ayant pas explosé. Celle-ci a permis d'identifier un des auteurs matériels, puis de remonter la filière. Au total, le juge a arrêté 67 personnes mais n'en a gardé en prison que 19 ­ en attente de jugement ­, auteurs matériels présumés de l'attentat ou responsables de la logistique de l'opération. Il s'agit en majorité de Marocains résidant en Espagne, qui seraient liés au Groupe islamique de combattants marocains (GICM) et qui, pour certains, seraient impliqués dans les attentats de Casablanca de mai 2003 (45 morts). Sur les douze terroristes ayant déposé une bombe dans les quatre trains de banlieue, huit seraient de nationalité marocaine. L'opération, conçue quelques mois seulement avant son exécution, aurait été coordonnée par Serhane ben Abdelmajid Fakhet, alias «le Tunisien», lequel s'est donné la mort le 3 avril à Leganès (sud de Madrid),