Londres de notre correspondante
C'est le miel des commentateurs politiques depuis des mois : collecter la moindre rumeur, les moindres détails qui permettent d'étoffer la récurrente histoire de la rivalité entre le Premier ministre Tony Blair et son ministre des Finances Gordon Brown. Ce feuilleton avait connu un fort succès avant l'été et a repris toute son importance depuis l'annonce jeudi par le patron de Downing Street d'un miniremaniement ministériel.
De prime abord, l'affaire n'avait pas grande envergure. Lundi, le titulaire du portefeuille du ministère du Travail et des Retraites, Adam Smith, a décidé de quitter le gouvernement pour se concentrer sur sa circonscription, et parce qu'il n'aurait pas supporté d'être critiqué sur son incapacité à mener à bien une réforme des retraites. Dans la foulée, Tony Blair annonçait une «mini» redistribution des cartes, affirmant que son gouvernement était le «plus idéologiquement uni depuis longtemps».
Un combattant. Peine perdue et dénégations inutiles. Le remaniement intervenu jeudi est une vraie étape, pour que Tony Blair puisse mettre ses troupes en ordre de campagne, pour les élections législatives du printemps, sans trop de divisions.
Il a certes remplacé son ministre du Travail et des Retraites par un homme issu des rangs syndicaux, Alan Johnson. Mais il a surtout fait revenir au sein du cabinet sans portefeuille ministériel son ancien ministre de la Santé, Alan Milburn, 46 ans, un homme de poids, un «combattant», qui part