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Libération

Hongkong: l'oeil de Pékin jusque dans l'isoloir

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Elections parlementaires sous pression, dimanche, dans le territoire autonome.
publié le 11 septembre 2004 à 2h06

Hongkong envoyé spécial

A première vue, l'enjeu peut sembler faible : les Hongkongais votent dimanche pour leur Conseil législatif (Legco), un parlement sans réel pouvoir, dont la moitié des 60 membres sont choisis par des collèges professionnels plutôt que par la masse des électeurs. Pourtant, jamais campagne n'aura soulevé autant de tension et de passion : sept ans après la rétrocession de l'ancienne colonie britannique à la République populaire de Chine, ce vote prend l'allure d'un référendum pour ou contre la démocratie.

Après deux manifestations massives d'un demi-million de Hongkongais en faveur de la démocratie, l'an dernier et cette année, ainsi que d'importants gains lors de scrutins locaux, les partis du «camp démocratique» pouvaient espérer un raz de marée en leur faveur. Ces espoirs se sont fortement atténués, même si les démocrates pensent toujours améliorer leurs positions.

Rumeur. La faute en revient surtout à une campagne d'intimidation comme Hongkong n'en a jamais connu, au point que, vendredi, la Commission électorale a décidé de retirer les rideaux des isoloirs et interdire les téléphones portables, afin de lutter contre une rumeur persistante : des électeurs auraient subi des pressions pour voter en faveur des partisans de Pékin, et devaient prendre une photo de leur bulletin de vote avec leur portable pour le prouver...

A la sortie de la gare de Sha Tin, dans le district de Kowloon, Emily Lau, la «pasionaria» démocrate régulièrement attaquée par la presse pr