Bagdad envoyé spécial
Ce n'est pas tout à fait une retraite, mais le repli aura été promptement exécuté. La plupart des associations humanitaires implantées en Irak ont rapatrié vers la capitale jordanienne, Amman, l'essentiel de leur personnel étranger. La sécurité des équipes en poste à Bagdad semble trop compromise depuis l'enlèvement de Simona Torreta et Simona Pari, mardi, dans leurs locaux, par un commando.
Après les Nations Unies et la Croix rouge, victimes de sanglants attentats l'an dernier, c'est au tour des organisations non-gouvernementales de devoir piloter leurs projets à distance pour ne pas avoir à les fermer. Une réduction de voilure qui inquiète les partenaires irakiens de ces ONG. «Cet enlèvement nous a bouleversés», explique Haana Adwar, secrétaire générale de l'association irakienne Al-Amal et amie des deux Italiennes. «Nous travaillions ensemble sur un projet assez lourd de soins aux enfants frappés par des maladies graves comme des leucémies ou des cancers. Nous leur apportions un soutien médical. Un pont pour Bagdad avait mobilisé des correspondants dans toute l'Italie, des familles qui collectaient des fonds pour acheter les médicaments nécessaires aux traitements et que l'on ne trouve pas en Irak. Ce programme a fonctionné pendant l'embargo, de façon très efficace. Sans l'aide internationale, beaucoup de petits irakiens seraient morts.»
Sauf-conduit. L'argument semblait, jusqu'alors, avoir valeur de sauf-conduit dans tout l'Irak où il était généralemen