Washington, de notre correspondant.
Depuis ce matin, il est à nouveau possible d'acheter aux Etats-Unis des fusils semi-automatiques ayant un magasin de plus de dix balles, Uzi ou AK-47. Votée il y a dix ans sous l'impulsion de Bill Clinton, la loi d'interdiction des armes d'assaut est arrivée à expiration et le Congrès n'a pas cru bon la prolonger. Malgré les efforts de quelques démocrates, la pression de responsables policiers et les appels de familles de victimes, la loi n'a pas reçu l'impulsion suffisante pour être reconduite. En 2000, Bush avait promis son renouvellement. Mais, en pleine campagne, il a préféré jouer les Ponce Pilate. Il a indiqué qu'il promulguerait la loi si les élus décidaient de la reconduire, mais aucun de ses fidèles au Congrès n'a rien fait en ce sens.
En pleine campagne, le sujet était pour lui miné. D'un côté, l'interdiction des armes d'assaut est, dans les sondages, approuvée par les deux tiers des Américains. De l'autre, elle a le don de mettre en rage les partisans de la liberté «constitutionnelle» (1) de porter des armes. Regroupés derrière la puissante National Rifle Association (NRA), ils forment un bloc électoral important, surtout pour les républicains.
Pacte. Le candidat démocrate John Kerry en a profité pour dénoncer l'attitude de son adversaire. «Aujourd'hui, George Bush a fait un choix. Il a passé un pacte secret, préférant servir le puissant lobby des armes plutôt que les policiers et les familles qu'il avait promis de protéger», a-t-i