Moscou, de notre correspondante.
On pourrait se croire revenu à la guerre froide, quand le président américain critiquait les atteintes à la démocratie à Moscou, tandis qu'en Russie personne n'osait dire mot. «Je suis aussi préoccupé par les décisions qui ont été prises en Russie et qui pourraient y affaiblir la démocratie», a lancé mercredi George Bush, dans un discours à la Maison Blanche, évoquant les mesures de lutte antiterroriste annoncées lundi par Vladimir Poutine. «Les grands pays, les grandes démocraties doivent respecter un équilibre du pouvoir entre le gouvernement central et le gouvernement local, un équilibre du pouvoir au sein même du gouvernement central entre l'exécutif, le législatif et le judiciaire», a tancé le président américain, commentant là les projets de réforme de Poutine. «Tout en combattant les ennemis de la démocratie, les gouvernements doivent défendre les principes de la démocratie», a encore insisté le président américain.
Projet aberrant. Ce faisant, Bush est le premier chef d'Etat occidental à dénoncer clairement les projets de Poutine qui, sous prétexte de lutte contre le terrorisme, prépare un renforcement considérable de son pouvoir personnel. Les gouverneurs des 89 régions de la Fédération de Russie, qui, depuis 1993, étaient élus au suffrage universel direct, devront à l'avenir être désignés par les Parlements locaux, sur proposition du président fédéral, a annoncé Poutine, promettant de faire adopter une loi en ce sens d'ici à la fin de