En Tchétchénie, les militants des droits de l'homme sont plus que jamais la cible des persécutions du pouvoir russe qui veut contenir le drame dans un absolu huis clos. Un rapport présenté mercredi à Paris par la Fédération internationale Helsinki des droits de l'homme (IHF), une organisation qui a son siège à Vienne, montre que la situation des défenseurs des droits de l'homme dans la petite république du Caucase russe, en proie à la guerre depuis dix ans, s'est aggravée.
Gouvernement brutal. «Sur les 141 incidents relevés en cinq ans (soit depuis le début de la deuxième guerre de Tchétchénie, engagée en 1999 par Vladimir Poutine, à l'époque Premier ministre, ndlr), 74 se sont produits en 2003 et 2004», énonce le rapport, en soulignant que 108 d'entre eux sont le fait d'«agents de l'Etat», locaux ou fédéraux. Parmi les facteurs concourant à cette détérioration, le rapport d'IHF cite «les changements politiques au niveau fédéral», «l'installation d'un gouvernement brutal en Tchétchénie» et «la tchétchénisation de l'Ingouchie voisine, autrefois havre de relative sécurité pour les réfugiés, les humanitaires étrangers et les défenseurs des droits de l'homme».
Les attaques recensées sont de nature diverse, allant de la menace à l'assassinat (treize tués, dont sept dans les derniers dix-neuf mois) ou la disparition. Elles ont particulièrement visé les personnes ou les familles de personnes ayant osé porter plainte devant la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg et qui