Rarement un projet européen est allé aussi vite. En moins d'un an, la France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal et les Pays-Bas ont mis sur pied une force de gendarmerie européenne (FGE), destinée à intervenir à l'extérieur des frontières de l'UE. Cette force sera «opérationnelle avant la fin de l'année», a assuré la ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie, dans le Parisien de vendredi.
Sommet. Elle pourrait intervenir rapidement dans les Balkans, en particulier en Bosnie, où l'Otan va céder la place à l'UE en décembre. Alors que l'idée avait été lancée par la France en octobre 2003, les cinq pays participants ont signé vendredi une «déclaration d'intention» en marge d'un sommet des ministres européens de la Défense, à Noordwijk (Pays-Bas).
Cette force de 800 hommes au départ ne sera pas permanente. En cas de besoin, les pays participants s'engagent à fournir les effectifs nécessaires dans un délai de trente jours. D'abord commandé par un Français, son état-major sera installé à Vicence, en Italie.
Cette FGE sera un nouvel instrument «à la disposition» de l'Union européenne, mais elle pourra également être utilisée dans le cadre des Nations unies ou de l'Alliance atlantique. Les gendarmes européens seront engagés dans les opérations de «sortie de crise», c'est-à-dire après les actions purement militaires mais avant un retour à une situation normale, où des forces de police plus légères suffisent.
Les cinq pays de la FGE possèdent tous des polices à statut militaire